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4 mars 2016 5 04 /03 /mars /2016 17:12

Il me fallait suivre un séminaire ou un colloque et d’en rendre compte par un article ou un storify. Au bout de l’exercice, une note. J’ai choisi de suivre un séminaire intitulé : « Le profil comme production du réel : Les modes d’existence des choses au prisme des transactions identitaires ». J’ai donc commencé un travail documentaire. Je lisais tout ce que je pouvais trouver sur le sujet. Au fil de mes lectures, mon intérêt pour tout ce qui est écriture numérique grandissait. Je n’étais plus seulement motivée par le challenge de mieux réussir mon storify ou mon article pour mériter une bonne note du professeur. Je découvrais un autre univers qui me captive de plus en plus.

Centre Georges Pompidou

Le séminaire est prévu pour commencer à 17h30mn (heure de paris). A 16h45mn j’étais déjà au centre Georges Pompidou de peur d’être en retard. Ce jeudi 18 février 2016, il faisait un mauvais temps sur Paris, non seulement il pleuvait, mais la température oscillait en 1 et 2 degré avec du vent. Dans la salle triangle du centre, salle où aura lieu la rencontre, une autre réunion se tenait, elle n’allait pas tarder à finir, m’a-t-on répondu quand j’ai frappé à la porte.

Je devais donc attendre dehors. Nulle part pour se tenir au chaud. Pour tromper l’attente qui me semblait interminable par ce mauvais temps, j’ai choisir de concentrer mon attention sur la foule qui se pressait devant l’entrée d’une salle d’exposition du centre. Enfin la réunion sort. Je me précipite dans la salle. A l’intérieur, il n’y avait que deux hommes qui s’affairaient autour de la technique.

Trois (3) rangées de huit (8) chaises, devant une table avec deux (2) chaises, deux microphones, un ordinateur portatif et accroché au mur un écran de télévision, c’est à peu près tout ce qui qui constituait le décor de la salle. J’étais décontenancée par ce décor. Je n’imaginais pas ainsi une salle où des chercheurs vont se rencontrer pour partager les fruits de leurs recherches. Je la trouvais presque nue et pas du tout prestigieuse à mon goût.

La deuxième personne a fait son entrée dans la salle, est Gérard Worsmer le cofondateur du séminaire et chercheur. C’est aussi un des animateurs du séminaire que j’étais venue suivre. Monsieur Gérard Worsmer, est le premier à se diriger vers moi pour engager une discussion. Après les présentations, quand j’ai su avec qui je parlais, je me suis sentie comme pousser des ailes.

J’ai échangé avec le chercheur sur mon tout nouvel intérêt pour les écritures numériques. Il avait à peine commencé à m’expliquer le vaste de domaine de recherches que constituent les écritures numériques, quand Louise Merzeau, enseignante et chercheuse fit son entrée. Elle est aussi mon professeur, c’est d’ailleurs elle, que je voulais impressionner par mon article, avant de me découvrir un réel intérêt pour le sujet. J’étais un peu tendue.

Quelques personnes dont mes camarades de cours, constituaient l’assistance.

Le Séminaire

Quand le séminaire a commencé, j’avais toujours une grande appréhension : savoir si le langage sera accessible au néophyte que je suis ou fermé comme c’est souvent d’usage quand les chercheurs se rencontrent. Fort heureusement, ma peur s’est vite dissipée.

Le séminaire est animé par ses deux fondateurs : Gérard Worsmer qui était avec nous dans la salle Triangle du Centre Georges Pompidou à Paris et Marcello Vitali Rosati en duplex depuis Montréal. Des universitaires depuis Bordeaux assistaient aussi au séminaire.

Mon carnet en mains, j’ai commencé par prendre notes, dès que le décor est planté par Gérard Worsmer.

De quoi s’agit-il ?

Le séminaire porte sur : Le profil comme production du réel : Les modes d’existence des choses au prisme des transactions identitaires. Ce thème est un cas précis dans le domaine des pratiques de l’écriture numérique. La rencontre s’inscrit dans un ensemble de séminaires animés depuis quelques années sur les : « Ecritures Numériques et Editorialisation ». C’est un programme qui permet aux chercheurs de faire avec leurs paires le point de l’avancement de leurs travaux sur les mutations introduites dans le mode de production et de circulation du savoir à l’ère du numérique.

Quant on revient au thème du séminaire le profil comme production du réel, il revient à se poser la question de savoir, dans l’environnement éditorialisé qui est le nôtre qui sommes nous ? Quel est notre profil ?

La réponse se trouve dans les pratiques de visibilité de nous-même sur internet en interaction avec nos « amis » à travers les différentes plateformes : facebook, skype, twitter, viadéo, et autres, sur lesquelles nous sommes actifs ou tout au moins inscrits. Les photos, les posts, la façon dont nous nous présentons, les « like », les commentaires ou écrits des autres sur nous, constituent notre profil. Cet ensemble c’est de l’éditorialisation. Notre profil est donc le fruit des productions numériques. Notre identité numérique est une éditorialisation collective, dont nous sommes en partie acteur puisque nos relations sur internet, écrivent aussi sur nous. Nos profils sont donc des espaces publics comme par exemple Google, Wikipédia. C’est ce que nous produisons qui font ces deux espaces.

Nos profils ne correspondent pas toujours à la réalité. Il a un souvent un souci d’embellissement de la réalité dans la présentation qu’on fait de nous-même, les photos que nous mettons sur nos murs qui sont des espaces. Dans l’environnement numérique, nous créons les choses, nous édulcorons la réalité, nous essayons de performer le réel. Ce sont ces profils-là qui sont médiatisés à la vitesse du développement de l’internet.

D’où parfois la nécessité de s’interroger sur les informations qui circulent sur internet.

Nous savons donc désormais que, le moindre clic, qu’un petit « like » ne sont pas anodins. Ces gestes rentrent dans des dynamiques qui structurent nos espaces.

Nous n’avons pour autant pas le contrôle absolu sur toute la production numérique, que nous générons à travers nos activités sur les réseaux sociaux. Nous contrôlons juste une infirme partie puisque nous interagissons avec les autres sur les différentes plateformes. L’éditorialisation est donc autonomie et hétéronomie.

Nos profils sont des bases de données.

Se faire éditorialiser ou éditorialiser sans prendre consciences des traces qu’on laisse sur internet peut aussi constituer un danger.

Des pistes de recherches ont été aussi lancées sur le contrôle de l’outil, le rapport de force avec la machine.

Voilà brièvement résumé le séminaire.

Que retenir ?

Dire que le développement de l’internet a bouleversé nos habitudes est un lieu commun. Mais on ne perçoit pas toujours nettement l’ampleur, les mutations profondes introduites par le numérique dans tous les domaines surtout dans la communication.

Ce séminaire est une sociologie des réseaux. Les travaux des chercheurs sont marqués par des réflexions philosophiques. C’est comme un faisceau de lumière qui éclaire les communications, les nouveaux rapports sociaux qui apparaissent, le mouvement des hommes dans l’espace numérique. C’est d’ailleurs sous cet angle que je vois, la culture informationnelle et les médiations sociotechniques. C’est-à-dire ce que Gérard Worsmer appelle l’Anthropologie de la vie contemporaine.

Au sortir de ce séminaire, mon rapport aux réseaux sociaux a complètement changé. Je porte désormais un autre regard sur les écritures Numériques.

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